lundi 5 octobre 2009

Guyana, semaine 1


Cette semaine a été une longue liste de première fois, ce qui est rassurant, quand on se dit que vieillir, c'est voir diminuer le nombre de premières fois potentielles...

Première fois sur le continent américain, premier vol transatlantique, première fois dans les caraïbes...

Éliminons d'abord les aspects négatifs, les impressions décevantes, avant de parler de Georgetown...

Déception, à l'aéroport de New York : tout est fermé, pour trouver un café ouvert, il faut marcher sous la pluie, explorer et finalement mettre la main sur une petite boutique de sushis dans un coin... l'impression de se retrouver dans un ensemble d'aéroports de province plutôt que dans un aéroport d'une (de LA) métropole ne m'a pas quitté.

Déception que mes bagages, ré-enregistrés à NY ne soient pas dans l'avion à Georgetown : l'image de l'efficacité américaine en a pris un coup, une fois de plus. Décidément, les amerluches ne sont pas à la hauteur de leur réputation de sur-hommes !

Déception que lorsque mes bagages sont arrivés, l'un était très endommagé, l'autre complètement trempé, les livres qui étaient dedans, devenus des éponges, les chaussures déformées, les vêtements totalement détrempés qu'il faut laver...

Venons en maintenant à mes premières impressions du Guyana.

L'air, tout d'abord, chaud, humide, lourd à respirer, pose sur la peu une couche de moiteur qui ne se défait jamais vraiment. L'eau, omniprésente, sous forme de rivières, de mares, de marais boueux, d'océan -sur la côte, s'entend- la terre, sous sa forme boueuse, qui donne aux rivières et à l'océan cette couleur maronnasse qui semble normale ici (quand on dit aux gens que même l'océan est boueux, et que c'est décevant, ils semblent ne pas voir de quoi on parle, comme si pour eux, la couleur de l'océan, c'est marron !). Le feu, quatrième élément, se manifeste surtout dans le disque solaire : dès lors que les nuages ne le masquent pas, le soleil écrase tout sur son passage, accroissant l'humidité de la peau...

Georgetown, c'est une grande ville sans grands immeubles, donc étendue pour pouvoir abriter environ 70 000 personnes. Comme la bande côtière où elle est située, la ville est globalement en dessous du niveau de la mer. D'où la nécessité d'un mur de protection. Les maisons sont construites sur pilotis, pour pouvoir, à l'origine abriter le bétail et autres activités agricoles, au temps de la première colonisation.
A mon arrivée, voyant des multitudes de drapeaux devant certaines maisons, j'en avais conclu qu'elles abritaient des pêcheurs, qui stockaient dans leurs jardins, comme les pêcheurs de Camargue, les bouées surmontées de drapeaux servant à délimiter leur zone de pêche. Il m'a fallu sortir de la ville, m'éloigner de l'océan, et voir encore ces drapeaux, ornés de franges dorées et de motifs graphiques, pour comprendre qu'ils sont en réalité les témoins de rites hindous !

En effet, la population guyanaise est une joyeux mélange d'origines : africains, indiens, amérindiens, portugais... et métis de toutes ces origines... tous vivants dans une apparente bonne entente.
Même si la réalité est sans doute plus complexe, comme me le dit mon team leader, les gens sont plutôt cools : hier, alors que je tentais de m'engager dans une rue en sens interdit, pas de klaxon, pas de gestes injueirux, pas de cris, un simple appel de phare pour me dire que je me fourvoie... Et la circulation continue...

Deux mots du boulot, pour finir la livraison de cette semaine : dans un monde idéal, il n'y aurait sans doute pas de consultants. Dans un monde idéal pour les consultants, ceux-ci recevraient des cahiers des charges exempts de toute arrière pensée, ils conduiraient des projets qui se dérouleraient sans problème, les rapports s'écriraient tout seuls, les bénéficiaires seraient contents dès la première version... Mais nous ne vivons pas dans ce monde, et le Guyana ne fait pas exception !

1 commentaire:

  1. Moi, je dis bravo, Philippe. Mais c'est trop frustrant, une seule fois par semaine.
    Faudrait détailler davantage et consacrer un post à la moiteur exclusivement. Vous en parlez très bien, je suis sûre qu'en creusant vous pouvez affiner.
    Pareil pour les petits drapeaux: là on reste sur sa faim. Rites hindous ??? On aimerait en savoir davantage.
    Bref, essayer de faire deux ou trois livraisons par semaine.
    MDA

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