lundi 12 octobre 2009

Guyana, semaine 2

Quand la semaine 2 a commencé, il était grand temps de mettre sur papier les quelques informations qui j'avais pu récolter de mes lectures et discussionspour le rapport de démarrage du projet. Mais malheureusement, la lumière ne se faisait pas, rien, l'obscurité... Des questions, encore des questions... mais si peu de réponses... Ce n'est que jeudi que ma partie, celle des Ressources Humaine, du rapport, prit forme. A la fois photo instantanée de la situation et commentaire sur les lacunes organisationnelles, suivi d'un plan d'action pour la durée du projet.

Pour l'instant, l'équipe du projet se résume au Team Leader, John, et moi. Le spécialiste du Système d'Information Géographique, qui était là aux premiers jours est parti sur une autre île des Caraïbes, travailler pour un autre projet pendant un mois. L'expert britannique qui sera chargé du Système de Management Financier doit arriver vers la fin octobre.
D'ici quelques jours, le projet devrait s'installer dans des bureaux plus spacieux, recruter du personnel local, prendre enfin son envol...

Une des difficultés les plus éprouvantes ici, pour moi, c'est la prononciation locale de l'anglais : accents toniques placés différemment, prononciation différente de certaines voyelles... parfois, il me semble que je deviens sourd. Quelqu'un me parle, je comprends vaguement le sens général, mais impossible de répondre car il me manque le sens d'un mot clé... je me retrouve parfois dans des situations drôles, où l'on me pose une question et je ne sais même pas sur quoi porte la question !

La vie en dehors du bureau est assez monotone. Petites courses alimentaires, télévision, lecture, inaction... Aller au bar seul n'étant pas tellement mon truc, je ne sors pas... heureusement, il y a un club de muscu qui tient la route. J'ai pris un abonnement, et suis allé faire ma première séance d'entraînement. Ce qui est amusant, dans ces clubs, c'est qu'on finit par y retrouver à peu près le même genre d'individus. Cela va de l'adhérent qui veut être en forme, au Musclor avantagé par son héritage génétique... Chacun soulève ce qu'il peut de fonte, mais tous se regardent dans le miroir... bien-sûr, on se regarde dans le miroir pour vérifier que le dos est bien droit, le mouvement correct... mais qui peut dire qu'il ne regarde pas avec satisfaction ses muscles gonfler sous l'effort !
Qui peut certifier qu'il n'y a pas avant tout une satisfaction de l'ego, à voir se transformer peu à peu son corps, à voir saillir le muscle sous la peau, à voir se dessiner une nouvelle silhouette !
L'autre soir, un de ces athlètes exagérés soulevait des poids absolument délirants, des centaines de kilos, mais surtout en s'entourant d'un luxe de de précautions étonnantes : pour le développé couché, (je n'ai pas observé précisément, mais plus de 100 kg sans aucun doute), il emballait ses bras dans des sacs plastique, sous sa combinaison d'haltérophile.

Une chose continue de me plaire ici : la courtoisie, la gentillesse des gens. Des gens souriants, des gens qui vous donnent gracieusement un coup de main quand vous en avez besoin... C'est assez inhabituel, pour qui vient d'un monde stressé, où chacun vaque jalousement à ses propres occupations sans trop prêter attention aux autres... Même l'haltérophile sur-protéiné est venu me soutenir dans mes exercices, assurant la barre lorsqu'il pensait que je risquais de ne pas soulever mes 30 misérables petits kilogrammes et m'encourageant d'un "c'est bien, bon boulot..."

Je reviendrai sur les drapeaux hindous dès que j'aurai de l'information : je mène mon enquête !

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