dimanche 8 novembre 2009

De l'influence des promenades sur la digue sur la parution du blog

Samedi soir à nouveau, le frigo est plein, l'évier est vide, mon moral est encore plein d'espoir pour la soirée à venir...
Une heure à tuer, je vais sur la digue, accompagné par les "Ogres de Barback"... Le soleil n'en finit pas de se coucher et d'illuminer le filet de nuages qui flotte au dessus de Georgetown. Je prends une super ration d'horizon, pour doper mon esprit. Je souris en pensant au vieil océan, à l'homme libre qui en moi chérit la mer... j'admire la force des vagues et leur inlassable énergie...
Oui, rien ne surpasse la fluidité, quand il s'agit d'être fort.

Souvent, les communautés d'expatriés sont de pathétiques réunions de gens aigris, un peu lâches, gavés d'avantages dont ils n'ont pas conscience. Chaque mercredi soir, à l'initiative d'un employé de la délégation européenne, nous nous retrouvons dans un bar, pour déverser notre bile et nous encourager mutuellement. A part permettre de descendre quelques bières dans le vent marin, c'est une soirée inutile.
Pour ma part, j'adopte l'air un peu ahuri que je réussis bien, et je fais semblant d'être à la fois là, et idiot. Il y a une part de "politique" de notre part, à se montrer à ce rendez-vous, dans la mesure où il est organisé par un membre de la "délégation"...

Ce soir, pendant la promenade au bord de l'horizon, ce même employé de la "délégation" me téléphone pour m'inviter à dîner chez eux, sa femme et lui. Par chance, John est invité aussi. Nous y allons, souhaitant que ça ne dure pas trop. Tout au long de la soirée, la conversation languit. On visite tous les clichés, les uns après les autres, cela va de la limitation des naissances en Chine aux enfants dans les avions, des vins de l'hémisphère sud à la nullité de ce pays... Au bord de la nausée par ennui, nous finissons par lever le camp.
J'avais rêvé de sortir en boîte, ce soir, mais je crois que l'envie a été anéantie par le dîner chez les anglais...

Ce pauvre Chris, de la "délégation" doit s'ennuyer tellement dans son boulot qu'il s'est mis en tête de piloter un projet d'implantation de mangroves. Et de participer à la mise en œuvre de notre projet, aussi... Le mélange des genres n'a jamais rien donné de bon. Il faudra sans doute le lui dire !

Tous ces exercices imposés, dont on ne perçoit bien la vacuité et l'inutilité que lorsqu'on les pratique dans un contexte dont le sens n'est pas visible et dont l'importance n'est pas vitale pour nous personnellement, tous ces exercices tendent à montrer de la vie l'image d'une suite de contraintes idiotes, de petites lâchetés, de petits arrangements avec nos désirs. Comme si on passait un temps énorme à des choses qui n'ont pas d'importance, comme pour échanger une part de nos vies, contre quelque chose dont ne sait rien, mais qu'il semble important d'avoir, ou de faire semblant de désirer.

1 commentaire:

  1. Très fort dernier paragraphe, faudrait creuser encore davantage…
    Et le Guyana ? C'est quoi ce pays au nom improbable ?

    MDA

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