dimanche 15 novembre 2009

Samedi 14 Novembre, Taux de sucre 0,8, un peu faible

C'est le hasard des rencontres, qui fait la magie des voyages, la vie plus belle et qui permet de toucher du doigt la réalité sociale d'un endroit. c'est la hasard des rencontres qui vous jette sur la route un soir, en direction de, et sans autre but que, l'horizon jusqu'à la fin de la route... qui vous conduit dans un bar sans allure où toute sorte de gens jouent au billard... Où des gens qui ne vous connaissent pas prennent soin de vous, juste par ce que vous êtes arrivé avec quelqu'un qu'ils connaissent...

La semaine a commencé sur un petit succès professionnel à peine visible sur le moment, mais qui a pris une dimension plus importante au fur et à mesure que j'explorais les tâches à réaliser en dehors de mon domaine. Arrivé ici comme spécialiste en Ressources Humaines, me voilà à peu près assuré, outre ce domaine, de piloter une bonne partie du développement institutionnel du groupe de travail des travaux publics... Et, cerise sur le gâteau, j'espère bien pouvoir embaucher un expert local pour me seconder sur mon domaine d'origine !
Je pense que le boss est plutôt content de voir que cet aspect du travail, qui originellement lui revenait, sera pris en charge par un autre. Il est empêtré dans les relations politiques avec les parties prenantes institutionnelles et la délégation européenne... le projet a mis tellement de temps à démarrer que la plupart des experts sélectionnés au moment de la rédaction de la proposition ont trouvé du travail ailleurs, n'ont plus envie de venir au Guyana...

Faut dire que vu de l'extérieur, ce n'est pas un pays très attirant : à quelques heures de vol, les îles des caraïbes, leurs plages et leurs cocotiers font par contraste du Guyana un pays triste et sans attrait. En termes de tourisme, au Guyana, il vaut mieux chercher du côté de la randonnée, de l'aventure sur les rivières, de l'observation de la vie sauvage... L'océan boueux, l'absence de plage font de la bande côtière un paysage dédié à l'agriculture et aux habitations.
Le niveau de développement est assez faible, même comparé à d'autres pays des caraïbes (je me fie là à l'avis autorisé de mon boss!).
Ce qui n'empêche pas les barons de la drogue de rouler en Hummer et autres roadsters BMW... Aux disparités classiques du Tiers-Monde s'ajoutent celles liées au narco-trafic.
Pourquoi un pays situé sur le continent sud américain s'identifie-t-il uniquement aux caraïbes, s'opposant à la réalité géographique, ai-je-fini par demander. Eh bien, pour des raisons purement culturelles : le Guyana est anglophone et n'a rien de commun avec les pays latins qui avoisinent... D'ailleurs, on prononce "gaillana", à l'anglaise. On roule à gauche et on a un système politique et administratif hérité du colonisateur anglais...

Et pour clore la semaine, samedi était la journée mondiale du diabète, et je me suis retrouvé sous une tente, à tendre mon doigt, pour faire mesurer le taux de sucre dans mon sang ! J'aime ce genre de moment inattendu et sans conséquence, où l'on se laisse emporter par une impulsion, un grand sourire dessiné sur le cœur, juste pour voir où ça mène, juste pour se mêler aux autres, frères et sœurs humains sous le soleil...

4 commentaires:

  1. ça me rappelle que jouissance rime avec désespérance mais surtout avec partance...
    Thierry

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  2. eh oh ! cultiver un peu la légèreté et jouissance rimera avec élégance, mais surtout avec espérance.... chacun voit la vie et le monde du bout de sa lorgnette...

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  3. Pff, si on peut plus être désespéré en paix ! Vive la déprime !

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  4. "La désespérance, c'est pas un drame... Avoir cinq orteils, c'est pas grave" J Brel, dans une interview... La désespérance, c'est pas triste,
    c'est juste une conscience de la vie et de son côté tragique. Paix à ceux qui n'en n'ont pas conscience !

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