jeudi 24 mai 2007

Disneyland - Bagdad

Ca m'a pris du temps d'arriver a Bagdad... du temps coince dans trois aeroports, du temps au bord de la piscine, aussi, il faut l'avouer...

L'avion qui devait m'amener a Bagdad le dimanche etait en panne, donc retour a l'hotel, sa piscine, ses chambres luxueuses, son atmosphere de palace international.
Quand le bus m'a depose a l'arriere du C130 qui nous emmenait a destination, j'ai ete saisi par le contraste ! Passer du palace a l'avion militaire, c'est un choc. Mais le choc s'est renouvele au debarquement. Aeroport militaire, donc plein de soldats US, exactement comme dans les films : le pas decontracte, la machoire en peine action de rumination... Jamais je n'aurai cru qu'ils mettent tant d'application a ressembler a l'image qu'on a d'eux !

Passons rapidement sur les heures d'attente dans la chaleur et la poussiere, dans l'ignorance surtout de ce qui allait m'arriver ; heureusement deux employes du Departement d'Etat ont bien voulu passer les coups de fil necessaire pour qu'on previenne quelqu'un de mon arrivee et qu'on vienne me chercher.
Passons aussi sur les heures a attendre un collegue qui rentrait de vacances par le vol de Dubai, et qui avait quatre heures de retard.

Bien sur, en arrivant au compound, j'etais completement desoriente. Je n'ai pas encore retenu tous les noms de ceux qu'on m'a presente ce soir la, mais ce fut tout de meme une tres bonne soiree.

Depuis, je decouvre mon nouvel univers, une prison de luxe de 200 m de long sur environ 50 de large, ou nous sommes peut-etre 200.
J'habite dans une villa, assez sympa, ou j'ai une chambre, bien isolee du reste, et confortable. Hormis un lit (immense), il y a une armoire et un bureau, une tele, une coiffeuse et un fauteuil...

La villa est situee a 150 metres du coeur du "village", le restaurant et le bar, ou sont aussi le coiffeur et la salle de sport. Le bureau ou je travaille actuellement est aussi tout pres du restau.

La vie sociale est assez intense, malgre la pauvrete des evenements a commenter. Il ne se passe rien, et ceux qui regardent la tele commentent les infos. Les autres racontent des blagues ou, le plus souvent, parlent boulot.

Pour tout dire, une fois enferme dans le compound, on ne sait plus si on est vraiment a Bagdad ou sur une ile americano-arabe ! Le decor et les langues qu'on entend le laissent a penser. La realite exterieure ne se manifeste que sous la forme de survols d'helicopteres, et aussi par l'omnipresence de gardes armes et de regles de securite draconiennes.

Il est donc facile, dans cet isolement (mais cela changera des que j'aurai a sortir pour vister mes interlocuteurs des ministeres et des centres de formation), de travailler et de prendre la vie du bon cote !

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