J'ai déjà épuisé le Debray et les Chomsky rapportés par Munif depuis quelques semaines. J'hésite à lire pour la troisième fois en trois mois le "Kafka sur le rivage" qui nous a bien fait planer, avec Thierry ! Bien-sûr le Rosanvallon est passionnant, mais le soir, avant de s'endormir, c'est pas ce qui se fait de mieux ! Trop de questions pour dormir tranquille !
J'oublie systématiquement quel jour passent les feuilletons policiers sur TV5, donc, pour la télé, c'est râpé aussi : vais tout de même pas regarder CNN !
L'autre jour, en partant pour la Zone Internationale, j'ai demandé aux PSD ce qu'ils feraient après l'Irak, quand la paix serait revenue. La réponse a fusé comme une évidence : il y aura toujours une guerre quelque part où l'on a besoin de nous. L'autre a ajouté dans un éclat de rire, "On pense déjà à l'Iran".
Je leur ai aussi demandé si leurs AK47 sont des vrais, des russes, ou des imitations venues de Chine. Ils m'ont expliqué comment les reconnaître, et ont surtout insisté sur le fait qu'il ne faut pas utiliser de munitions irakiennes : de mauvaise qualité, bon nombre d'entre elles ne fonctionnent carrément pas.
N. qui travaille avec nous, me parle souvent de son mari, ancien officier chiite, qui a déserté quand on lui a ordonné de participer à la répression de la rébellion chiite dans le sud, après la première guerre d'Irak. Elle me raconte comment le fait de rester caché dix ans l'a rendu aigri, alcoolique, elle m'explique qu'elle ne reste avec cet homme que pour l'honneur de ses filles. Elle rêve du jour où elle pourra enfin prendre tout ce qui est à elle dans la maison, et l'abandonner.
Parfois, elle entreprend de me convaincre de croire en Dieu, m'explique que le Coran a tout prévu, que tout est déjà dans le Coran, que toutes les réponses y sont... En vain, je dois le dire...
J'aime bien discuter avec N. Nous avons à peu près le même âge, elle a vécu en Occident, elle comprend mes interrogations, je comprends ses inquiétudes.
Elle me confirme que la situation s'améliore ; toutefois, elle ne peut pas courir le risque de prendre un taxi dans le secteur pour retourner chez elle. Alors à plusieurs, ils paient notre chauffeur pour les raccompagner après le travail. Comme elle habite plus loin que les autres, il lui faut partir bien avant 7 heures le matin, et souvent elle ne rentre que tard le soir.
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Heureusement que tu parles de Kafka sur le rivage... Parce que Debray et Chomsky ont pour moi des relents de mémoire de DEA... Cela dit, c'est bon pour les neurones !
RépondreSupprimerRosanvallon, connais pas et de ce que j'ai pu voir sur le net, je serais étonné qu'il devienne un jour mon livre de chevet. Tiens, je me suis racheté Martin Eden... Mais j'ai pas franchement le temps de le lire... Peut-être que sa seule présence me suffit (pour l'instant).
Tu sais que si tu es en manque de lecture, tu as des sites de livres en ligne... Bon, c'est pas ce qu'on peut appeler du contemporain mais de bons vieux classiques peuvent aussi remettre les idées en place...
C'est plutôt une bonne nouvelle pour toi de savoir que des munitions irakiennes ne fonctionnent pas toujours... Cela dit, la roulette bagdadienne c'est quand même pas le top...
Pour en revenir à "Kafka", je dois avouer qu'il me pose un réel problème... Tout ce que je lis depuis me semble d'une pâleur désespérante...
Puisque mon commentaire sur ton avant-dernier post ne t'est jamais parvenu, je voulais simplement te dire que c'était avec plaisir que j'avais retrouvé la plume philippesque aux vertus exceptionnellement évocatrices. Si un jour tu compilais tes écrits, tu pourrais intituler ton recueil "La beauté du glauque"...
A propos de titre, j'ai dû trouver une phrase générique pour mon expo du 20 décembre... Alors j'ai mis "peidre la musique pour mieux en écouter les images"... T'en penses quoi ?
Allez brother, continue de nous offrir du dépaysement. Pour ce qui me concerne je suis prêt à payer un abonnement (si c'est pas cher... Tu connais mes revenus...)
Take care !
Thierry